Gilles Perrault : "Ma France, c'est celle qui a vu adossés au même poteau pour être fusillés, d'Estienne d'Orves, résistant monarchiste, et des militants communistes juifs d'origine polonaise"
Des réfugiés venus partout d'Europe
Des Italiens, des Polonais, des Allemands et des Espagnols ont fuit des gouvernements autoritaires qui persécutaient certaines catégories de populations (raisons religieuses ou politiques).
Mais lorsque la République est suspendue et que le Maréchal Pétain signe l'armistice, la France s'engage à livrer une partie de ces étrangers. La plupart sont regroupés dans des camps.
Pendant l'Occupation allemande, le régime de Vichy à dicté plusieurs lois antisémites. Les lois sont différentes en fonction de la zone annexée par l'Allemagne. Ils interdisent un certain nombre de professions pour les juifs comme : fonctionnaire, enseignant, journaliste, directeur d'agence, ... .
En zone libre, le régime varie selon la nationalité des personnes entre les ressortissants des pays annexés par le Reich ( Pologne, Tchécoslovaquie, Autriche, etc), les simples étrangers et les Français.
La loi de dénaturalisation est mise en place le 22 juillet 1940. La Police française et la Gendarmerie française ont l'ordre d'arrêter tous les juifs, hommes, femmes et enfants. Ils les remettront aux nazis dans la cadre de la Shoah.
Donc pour fuir ces arrestations, les juifs vont vers la Suisse ou les Etats-Unis grâce à des passeurs qui les aident à franchir les frontières.
Léon Lichtenberg est né en février 1925 à Siedlce en Pologne, une ville
distante d'une centaine de kilomètres de Varsovie, où ses parents sont
commerçants.
Poussée par l'antisémitisme sa famille arrive en France en 1928, à Paris. En 1939, ils partent vers Périgueux.
A la déclaration de guerre, son frère s'engage dans l'armée française. Ils subissent les lois antijuives et perdent leur commerce. Ils échappent de justesse à une rafle grâce à un inspecteur de police qui les avertit.
Il rejoint la résistance en 1943. Son frère, lui, a rejoint les forces françaises libres en Afrique du Nord en 1942. En 1944, Léon Lichtenberg est dans le même groupe de FTP-MOI caché au Canadier à Veyrines de Domme. Lors de la libération il forme avec Ralph Finkler, la compagnie Paul Frydman. Ce nom rend hommage à leur ami, jeune résistant exécuté sommairement le 12 juin 1944 à Cornille.
Compagnie juive Paul Frydman en 1944. Au fond et au centre, Léon Lichtenberg alias Phil.
Pour les étrangers résidant en France à la déclaration de guerre, le choix de l'engagement aux côtés des Français se pose rapidement. Plusieurs possibilités s'offrent à eux dont celle de rejoindre la Légion étrangère. Polonais, Tchécoslovaques, républicains espagnols et Juifs étrangers se bousculent alors aux portes des bureaux de recrutement.
La présence des Républicains espagnols dans la France libre à partir de l'été 1940, et dans la France combattante, à partir de l'été 1942, correspond à une donnée historique bien établie. En juillet 1940, en Angleterre, la France libre comptait environ 7.000 hommes, parmi lesquels près d'un millier de Républicains espagnols
https://www.histoire-immigration.fr/sites/default/files/musee-numerique/documents/etrangers_guerre.pdf
DES RESISTANTS ETRANGERS A BELVES
Les FTP et la MOI sont contre Hitler, ils se cachaient et ont formé une résistance. A Belvès, il y a eu 9 résistants d'origine étrangère exécutés. Certains sont espagnols, d'autres polonais et les chefs étaient Charles Henri Ordeig dit Commandant Carlos et José Sanchez dit Flores.
Ralph Finkler est d'origine roumaine et Léon Lichtenberg est d'origine polonaise. Il font tous les deux parties de la MOI de Belvès.
Les membres de la M.O.I. de Belvès, cachés près de Veyrines de Domme, se nomment :
José Flores Sanchez dit Flores
Angel Poyo Munez dit El Chaufer
Augutin Crespo dit El Cocinero
Romero Desiderio dit Luis
Raphaël Finkler dit Ralph
Léon Lichtemberg dit Phil
Antonio
Ci-dessous, la tombe des quatre Espagnols tués lors de l'attaque du Canadier le 16 mars 1944.
